Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/293

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avaient jamais manqué, ou du moins que c’était leur faute. En effet, l’armée perdait plus de vivres qu’elle n’en consommait. Tantôt les magasins étaient pillés et les convois enlevés avec leurs chevaux ; tantôt les munitions restaient en chemin, sans attelages pour les conduire à destination[1]. Cependant Jonvelle et Champlitte furent approvisionnés et gardés, selon les désirs de Gallass. Jonvelle reçut plus de dix mille muids de blé, avec d’autres munitions en abondance[2].

Les chaleurs de l’automne redoublaient dans cette ville les ravages de la contagion, qui sévissait avec la même violence partout ailleurs, en particulier dans les rangs de l’armée. Devant Champlitte, en date du 19 septembre,

  1. Corr. du parlem., B, 787 à 792, passim. Voir en particulier : Gray, 30 septembre. Matherot et Brun à la cour ; 1er octobre, la cour à Gallass ; Gray, 2 octobre, Matherot et Brun à Bresson ; Champlitte, 7 octobre, réponse de Bresson, « Vellexon pouvoit fournir mille mesures, si on ne l’avoit pillé et bruslé, comme Montarlot. Nous lui avons subrogé Vezet, Greucourt et Frasne-Saint-Mamès. Mais encore faut-il du temps. Ceux, de Morey ont demandé quelques villages pour les ayder à fournir leurs contributions. » (Gray, 2 octobre, Matherot et Brun à Bresson, qui se trouvait alors à Vellexon.) Port-sur-Saône déclara (24 octobre) ne pouvoir absolument rien fournir, vu la ruine totale que lui avait laissée le passage de Gallass. La dépêche du 2 octobre finit par un ordre qui n’est pas sans intérêt. « Bresson, sur la demande adressée à la cour par le roy d’Hongrie (24 septembre), establissez la poste incontinent de Champlitte à Faucogney, ou au plus droit, pour tirer à Brisach. Nous enverrons des mandements aux gens des lieux où vous l’establirez, pour qu’ils y pourveoient. » Ce nouveau service de poste était pour les communications de Gallass avec la cour d’Allemagne.
  2. Béguillet, II, 241. « Il faut accorder au comte de Gallass ce qu’il demande pour Champlitte et Jonvelle, à savoir le logement de cent hommes en chaque lieu, pour garder ses provisions. Ecrivez-en à Bresson. Encore que nous prévoyions bien que ces pauvres villes auront assez à souffrir, elles y auront tousjours meilleur marches que le bourg désolé de Jussey, et éviteront un semblable désastre. » (Corr. du Parlem., B, 787 ; Dole, 19 septembre, la cour à MM Matherot et Brun, à Gray.)