Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/300

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où plusieurs canons demeurèrent embourbés avec une grande partie des bagages. Le 14, Gallass était à Renève, annonçant son retour au parlement et dissimulant mal son désastre ; il demandait qu’on lui préparât des quartiers[1]. Le pont d’Apremont le ramena sur la Comté, n’ayant plus que la moitié de son monde et de ses équipages. Mais toujours la terreur marche devant ses soldats, et la dévastation les suit[2]. Il étend ses troupes au-dessus de Gray, entre la Saône et l’Ognon ; sa cavalerie, qui était encore de dix à douze mille hommes, chasse devant elle, comme une ennemie, la cavalerie de la province, que le marquis de Conflans conduit en désordre dans le bailliage d’Aval. Quant aux généraux de la France, après avoir poursuivi les alliés jusqu’à la frontière, ils viennent prendre position, avec toutes leurs forces, derrière l’Amance, autour de Bourbonne et de Coiffy.

Cependant le général allemand voulait encore essayer quelque entreprise qui pût couvrir le déshonneur de sa retraite et rendre un peu d’éclat à ses armes. Dans ce but, il fait partir en avant-garde le régiment lorrain-allemand de Mercy et mille chevaux croates, qui remontent

  1. Corr. du parlem., B, 791, dépêche de Gallass à la cour, datée du camp impérial de Renève, 14 novembre.
  2. " Gallass se plaint de quelques villageois, que l’on dit avoir tué quelques soldats qui les alloyent rechercher jusques au milieu des forêts où ils estoient réfugiés. Or il est fort estrange que ledict comte face plainte de si peu de chose, et que jusques à présent il n’aye fait chastier un seul de ses soldats, qui vollent, assassinent et violentent impunément, par tous les quartiers de par deçà. Que si ce train devoit durer un mois, il n’y restera âme vivante en tous les villages du voysinage. " (Besançon, 19 nov. ; lettre du conseiller Buson à la Cour.) Voir aux Preuves, Gray, 26 nov.