Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/329

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feroit plus jamais course en Bassigny. Il a tenu parole, puisqu’il y est demeuré[1]. »

Ainsi mourut Humbert-Claude-François Orillard Fauquier dAboncourt, seigneur de Chauvirey et gouverneur de Jonvelle depuis 1625. Sa charge fut confiée au jeune Gaucher, officier recommandable jusque-là par sa bonne conduite et ses nombreux services. Il avait hérité de l’esprit du colonel Jean Warrods, son oncle, pour les expéditions vagabondes, mais non pour la valeur militaire. Du moins, comme Fauquier, son prédécesseur, il avait visité et fait trembler Langres et le Bassigny, Nancy et toute la Lorraine. Bornival n’était plus à Jonvelle, et du Magny continua seul le terrible métier des partisans. Sa réputation tenait les voisins en respect et rassurait son pays, lorsque du Hallier, gouverneur de Lorraine, s’avisa de le tenter par une dame de Remiremont, dont il convoitait la main[2]. Du Hallier réussit à souhait, et s’il ne le gagna pas d’abord, cependant il l’endormit assez pour entreprendre sur tout le bailliage d’Amont, qui se reposait en Warrods, et qui n’avait rien de muni que Jonvelle, sur toute la frontière de Champagne et de Lorraine. Le général français n’avait d’autre gendarmerie sous la main que les garnisons de sa province, desquelles on ne craignait aucun mouvement en Comté. Il les amasse à la sourdine. Le maréchal de camp Médavi, comte de Grancey, le seconde et partage avec lui le commandement de l’entreprise, qui attire Charles de Livron, marquis

  1. Ibidem, foi. 46. verso, et 47.
  2. Girardot, P. 266 Ni cet historien ni la correspondance du parlement ne disent le nom de cette dame de Remiremont. Nous croyons qu’elle était de la maison de Mailly-Clinchant