Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/354

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du Magny, ces terribles pourvoyeurs des prisons de Jonvelle.

Grancey n’avait libéré si lestement ses prisonniers que pour se rendre à Paris, où Louis XIII et Richelieu le mandaient pour lui adresser de vive voix leurs félicitations ; car le rapport du général avait donné à l’affaire de Vannes les proportions d’une grande bataille et d’un succès considérable, soit en faisant valoir l’importance du vaincu, soit en exagérant ses forces et en lui supposant des projets qui n’allaient rien moins qu’à prendre tous les châteaux placés entre Dijon, Langres et Chaumont. A l’arrivée du comte, le roi daigna le visiter avec le cardinal-ministre, en son hôtel, où le retenait sa blessure, aggravée par la fatigue d’un voyage de dix ou douze journées. En un mot, le vainqueur du baron de Scey reçut à la cour une véritable ovation.

Ray ne fut arraché aux Français que l’année suivante (mai 1643). Les courses continuèrent de part et d’autre, avec le même acharnement, malgré les trêves conclues, à divers intervalles, entre les deux parlements, pour sauvegarder les bailliages d’Amont et d’Aval, le duché de Bourgogne, les villes de Langres et de Chaumont et le bas Bassigny, compris dans le ressort de Langres. Seulement, au lieu de sortir de Jonvelle, ou de Chauvirey-Dessous, ou de Suaucourt, qui dormaient alors dans les ruines, du sommeil de la mort, les partis comtois étaient recrutés dans les garnisons de Gray, de Ray, de Rupt, de Scey, de Saint-Remy, de Bougey, de Demangevelle et de Conflans. A Bougey, les ardents amis de la petite guerre avaient à leur tête le jeune le Joyant, retiré dans ce village depuis le massacre de sa famille à Lavoncourt.