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§. III

Bourbonne

Cette ville se reliait par une voie romaine avec Corre et Jonvelle ; son nom est mêlé à notre histoire, dans tous les événements principaux du moyen âge et, des siècles modernes. Ses riches antiquités doivent donc arrêter ici notre attention.

Bourbonne, que les anciens titres appellent Borbone, Borbona, Vervona, dérive de Borvo, qui en langue celtique signifie source thermale (verv, chaud ; oue, fontaine). Ce n’était point d’abord le nom de la ville, mais celui de son dieu protecteur ; car chaque ville et chaque tribu, chez les Gaulois, avait sa divinité tutélaire particulière. Ou plutôt Borvo était la source thermale divinisée, selon la coutume de ce peuple, qui divinisait de même les rivières, les montagnes, les rochers et les forêts. C’est ainsi que les eaux de Luxeuil sont devenues le dieu Lussovius, et le Breuchin, Brixia. Le nom primitif de Bourbonne paraît avoir été Indesina, que l’on trouve dans la carte de Peutinger, seul monument ancien qui mentionne cette ville. En effet, cet itinéraire fait partir de Noviomagus (Pompierre), une voie qui aboutit à un petit édifice entourant une cour, signe indicateur d’eaux thermales. Au-dessus on lit Indesina et le chiffre XVI, marquant la distance d’un lieu à l’autre.

Or, cet édifice ne peut désigner que Bourbonne. En effet, il est exactement figuré sur la carte comme ceux des autres localités qui possèdent aussi des eaux chaudes ; on y trouve indiquée la source de la Meuse sortant,