Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/557

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à VV. SS.[1]. Il est très constant que la cause du ravage qui a esté fait icy n’est autre que les lences qui s’y fesoient et qui s’y continuent, comme aussi dans certains villages dépendans d’icy ; tellement que je supplie très humblement VV. SS. me commander sy je le dois souffrir, comme aussi permettre sy ces soldats, qui sont icy tous estrangers, se puissent trouver dans les alarmes et les devoirs que nous fesons pour notre conservation ; car l’on les y amène soubs prétexte que sont soldats du roy, quoiqu’ils me soient fort suspects et que l’on en a recogneus dans la volerie de ceux qui avoient jà pris party ici. Il est fort à craindre qu’affriandés du grand butin qu’ils ont fait icy, cela ne les rende plus entreprenans. Je sçay de fort bonne part que Luxeul, Faucogney, Vesoul, Faverney, sont fort menacés. Il n’y se passe guiers de jours qu’ils ne volent quelques particuliers, maisons des villages de ce pays, sur ceste frontière…

Je n’ay point encore osé mettre de soldats dans le chasteau que je n’en aye l’ordre de VV. SS., quoique le peuple le désire fort, et que la conservation du faubourg Saincte-Croix, qui ne fut pas pillé, dépendit de la communauté qui avoit mis des soldats audit chasteau qu’ils n’osèrent jamais approcher. Que s’il y heut le moindre devoir de guarde en l’un ou l’autre lieu, ce malheur ne fut arrivé. Nous avons envoyé recognoistre leur gros, et scavoir, s’il est possible, quelle route ils prendront. De quoi nous resservirons VV. SS., si nous en avons des nouvelles asseurées.

C -F. DE FAULQUIER.

(Archives du Doubs, correspondance du parlement. Les pièces suivantes viennent de la même source.)


Vesoul, 12 février 1636. — Les officiers du bailliage d’Amont au parlement.

Ils donnent avis des dégâts commis par des courses de partisans aux environs de Jonvelle et de Jussey.

Messeigneurs, nous sommes obligés de resservir VV. SS. que l’on commet un grand nombre de meurtres et voleries du costé de Jonvelle, Jussey, Charlieu et autres limitrophes, où l’on trouve

  1. Lettre de Warrods du Magny, capitaine de Port-sur-Saône, annonçant la formation de corps ennemis sur la frontière de Lorraine.