Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/590

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et se délivrer, pour une certaine somme qu’ils leur accordèrent pour leur rançon. Laquelle capitulation certainement ne servit à rien et ne profita aucunement au général de lad. communaulté, à raison que la plus grande part desd. habitans, qu’estaient les cinq parts de six, s’estans sauvés et ayans évité les mains des ennemys, ils n’estaient pas obligés de payer rançon. De quoy led. sieur déposant est très certain, pour ce qu’il se trouva dans la ville à ceste seconde fois que lesd. Suédois la prindrent. Mais il eut plus de bonheur que la première, en ce qu’il se sauva et par ce moyen évita de retomber entre leurs mains.

Et pour ce qui concerne les maisons de lad. communaulté, elle n’a non plus de rien proffité de lad. capitulation, pour ce que, nonobstant ycelle, les mesmes Suédois avec lesquels elle avoit esté faicte revindrent pour une troisième, fois aud. Jussey (24 novembre), et mirent le feug et bruslèrent presques entièrement les trois principales rues, qui sont la Grande-Rue, la rue Dessus et rue Siroué ; ayant led. sieur déposant ouy dire, et dont le bruit estait tout commun aud. Jussey et lieux circonvoisins, que led. embrasement estait arrivé par le moyen de ce que lesd. particuliers, qui avoient traitté de leur rançon avec lesd. Suédois, n’avoient pas payez trente pistoles qu’ils avoient promises à un officier principal, qui s’estait employé à moyenner pour eulx lad. capitulation. Et adjouste led. sieur déposant que s’estant retiré à Jonvelle, il y estait lorsque la ville fut prinse par lesd. Suédois (27 novembre), lesquels y conduisirent les ostages que lesd. particuliers, qui avoient traitté la capitulation dans le couvent des pères capucins, leur avoient donné pour asseurance de leur rançon ; et luy-même les y a veu pendant tout le temps qu’ils y ont esté, et jusques à ce qu’ils s’en retournèrent ; et remarqua fort bien led. sieur déposant que. lesd. Suédois ne touchèrent point aux cloches de Jonvelle, ainsy qu’ils en firent à celles dud. Jussey. Aussi ne se chargeoient-ils point de cloches, n’ayant pas ouy dire qu’ils en ayent enlevés aucune en aucuns villages, quoy qu’yl ait demeuré avec eulx dans ladite ville de Jonvelle pendant le temps de trois sepmaines. Ce que luy faict dire qu’yl n’estoit pas nécessaire que lesd. particuliers dud. Jussey fissent aucun traitté avec lesd. Su-dois pour le faict des cloches de leur église.

Qu’est l’entier de sa déposition, etc. ; soubsigné, P. GODARD.

(Archives de Jussey, C, 1/2 m. Enqueste de 1655.)