Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/603

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les terres du roi, à savoir, sur celles de Morey, Vellexon et Beaujeu. A quoi Gallass et ses officiers ont répondu : « Nous avons appris qu’il se trouve en magasin à Champlitte assez de blé pour nourrir l’armée trois ou quatre mois, et vous le gardez pour la province. Nous ferons visiter les greniers. » Il s’y trouve en effet cinq à six mille mesures de grains ou de farine. On distribue la farine aux soldats, qui la font cuire chez les bourgeois. Plusieurs des chefs négligent de venir chercher des rations, témoignant assez par là qu’il n’y a pas de besoins ; et souvent, au lieu de la distribuer aux soldats, ils la vendent aux bourgeois.

Quant aux malades, il faudrait les loger à Fouvent et dans les autres petits villages de France qui sont voisins. Il y en a deux mille pour le moment, dont plusieurs en convalescence ; du reste, ce nombre croît tous les jours. Mais il semble que l’on voudrait asservir la province à garder continuellement l’ambulance. Outre les quartiers que l’on donnera aux malades sur la terre de France, Gallass, Vermérade et le quartier maître général veulent encore les loger sur la terre de Rupt. Je les ai priés, dit Bresson, de n’y point songer, vu que cette terre est l’un des quartiers généraux des levées bourguignonnes, leur observant que du reste je ne pouvais permettre cela sans l’avis de la Cour ; et comme ils déclaraient vouloir passer outre à l’instant, je leur ai dit que j’en dresserais mes verbaux et que je les quitterais. Je ne sais ce qu’ils en feront.


Camp de Champlitte, 2 octobre 1636. — Le baron de Scey à la Cour.

Gallass ne veut absolument pas avancer en France qu’il n’ait tout son monde. Pourquoi n’a-t-on pas armé plus tôt ?

…Le seul prétexte que M. de Gallas a permis de faire une si longue halte autour de Champlite, est pour attendre son artillerie et le corps d’armée du marquis de Bade, en disant que la perte de la bataille de Lespsic avoit esté causée pour ce que le général n’avoit pas attendu le secours que luy debvoit arriver, et que pour luy il ne feroit pas semblable faute…