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Page:Coupin - Essai sur J. L. David, peintre d'histoire, 1827.djvu/11

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à ceux qui blâmaient les ouvrages de Boucher: « Eh ! messieurs, n’est pas Boucher qui veut » ; et à ceux qui vantaient l’école italienne: « Soyons français » ; mais arrivé à Parme, il alla voir avec son maître les admirables peintures dont le Corrège a décoré la coupole de la cathédrale. A cette vue, il éprouva une admiration dont Vien s’aperçut facilement: « Réservez votre enthousiasme pour Rome, lui dit son maître ; là vous comparerez, puis vous pourrez prononcer et choisir. »

Parvenus enfin dans cette ville célèbre,

« Veuve d’un peuple roi, mais reine encor du monde »,

Vien exigea de son élève que, pendant la première année, il s’occupât exclusivement à dessiner d’après l’antique et les grands maîtres. Quoique David ne fût pas convaincu de l’utilité de ce travail, il obéit : les nombreuses études que l’on a vues à l’exposition qui a lieu après sa mort, sont le résultat de conseil salutaire de son maître. On a pu remarquer qu’elles conservaient quelques chose de sa première manière : son crayon n’était pas encore épuré par l’étude de l’antique.

Ce fut pendant ce premier voyage que David fit une copie de la Cène du Valentin et la Peste de Saint-Roch. Dans le premier de ces deux ouvrages, toute la puissance du pinceau de David se révèle ; mais on n’y trouve que son pinceau ; le [12]