Page:Cournand - Élégie faite dans un cimetière de campagne.djvu/4

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» Le jour d’après, j’entends de funèbres cantiques ;
» J’aperçois d’un convoi les pas mélancoliques ;
» C’était lui qu’on portait ; tu sais lire, parcours
» Ces traits qui t’apprendront l’histoire de ses jours. »


ÉPITAPHE.


Ici repose, au sein de la mère commune,
Un jeune homme inconnu, sans gloire, sans fortune ;
À son humble berceau les Muses ont souri ;
Mais de ses noirs poisons le chagrin l’a nourri.
Son cœur fut bon, sensible, et son ame sincère,
Il en obtint du ciel le plus digne salaire ;
Pauvre, il ne put donner qu’une larme au malheur ;
Mais il eut un ami ; c’était tout pour son cœur.
Ah ! crains de rechercher dans ce dernier asyle,
Parmi quelques vertus, les torts d’un cœur fragile ;
Tout repose en espoir, dans ce terrible lieu,
Sous les regards d’un père et dans le sein d’un Dieu.