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PAULINE PLATBROOD

et ses tapes sur l’encolure ne produisaient aucun résultat : la bête ne voulait pas avancer. Jamais M. Platbrood n’eût osé lui faire sentir l’éperon, car il ne prévoyait que trop le danger d’une telle rigueur. En attendant il n’aboutissait à rien et sa face s’empourprait violemment au milieu des passants attroupés.

Soudain il se rappela que certains chevaux obéissent à la pression des jambes : alors, malgré son peu d’aplomb, il se risqua à serrer les genoux. Cette fois le cheval recula et se dressa si haut que le cavalier dut lui embrasser le col pour ne pas tomber. On ne sait ce qui serait advenu si un petit lignard n’avait en ce moment critique saisi la bride de la bête qu’il mena sans trop de peine de l’autre côté du pont, où le colonel Meulemans attendait, très intéressé et vaguement souriant.

— Fichtre, dit ce dernier à son camarade