Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/147

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tez ; si, au contraire, vous préférez rester ici et faire un somme jusqu’à quatre heures, je vais vous ouvrir la salle d’attente des troisièmes ; vous pourrez vous y allonger sur une banquette, vous serez toujours à l’abri. Ce serait, je crois, le plus sage étant donné le temps qu’il fait, mais enfin ça, c’est votre affaire. Voyez ce que vous préférez.

Ils se consultèrent, perplexes, un grand trouble dans les idées.

— Voyons, quéq’nous décidons ?

— Oh ! moi, dit Croquebol, je m’en fous ; je ferai qu’est-ce que tu voudras.

La Guillaumette balançait, navré à l’idée de perdre sa nuit, décidé, presque, à affronter l’orage.

L’arrivée d’un train de marchandises qui traversa la gare sans s’y arrêter, pissant l’eau, ses bâches tendues, comme vernies, le jeta à une brusque résolution :

— Eh ! restons ici, cria-t-il. Quéq’tu veux qu’nous fichions dehors d’un temps pareil ? Ah ! garce de