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Pomme de rambour d’été. Cette variété, bien qu’elle ne soit pas toujours d’un volume constant, atteint cependant généralement une assez belle grosseur ; elle est déprimée à la base et au sommet, et quelquefois à tel point, qu’il reste peu de distance, un pouce environ, entre la base de l’œil et celle de la queue ; la peau est de couleur blanc jaunâtre, marquée de stries ou raies rouge vif, d’autres fois elle est complétement rouge ; cette diversité de couleur est plutôt due à l’exposition qu’à une différence constitutive ; la chair est blanche, d’une saveur très-acidule et même un peu âpre ; les pépins sont gros, de couleur brun clair ; les loges qui les renferment, réunies à la circonférence, forment, au centre, une cavité qui annihile l’axe du fruit.

Cette pomme mûrit en septembre et octobre, et est conséquemment très-hâtive ; son excessive acidité ne permet guère de la manger crue, mais on en fait d’excellentes compotes.

Pomme hâtive de Pézenas. Cette variété diffère peu de celle qui précède ; son volume est plus constant ; elle atteint généralement 30 à 32 lignes de hauteur sur 38 à 40 dans son plus grand diamètre, qui est vers la base ; l’œil est petit, la cavité qui le renferme offre sur ses bords des traces de côtes qui s’effacent à la périphérie ; la peau, d’un vert jaunâtre clair du côté ombré, est marbrée de stries ou lignes rouges qui se confondent du côté qui reçoit plus directement les rayons solaires ; la chair est d’un blanc de lait, d’une contexture assez fine ; sa saveur, moins acide que celle du rambour d’été, est aussi agréable.

Cette variété, également très-hâtive, puisqu’elle mûrit vers la fin de juillet, ne peut être conservée longtemps, attendu qu’elle passe promptement, et de savoureuse devient fade et cotonneuse.

Pomme madrée d’août. Cette pomme offre aussi de l’analogie avec le rambour d’été ; elle en diffère cependant en ce que son volume est ordinairement beaucoup moindre ; son pédoncule est très-long, eu égard au volume du fruit, car il atteint quelquefois 10 à 12 lignes ; la chair est très-blanche et d’un goût acidulé.

Cette variété est moins hâtive que les précédentes, et surtout que la dernière ; elle ne mûrit guère que vers la fin de septembre ou au commencement d’octobre ; sa surface se nuance, comme dans les variétés précédentes, de zones d’un rouge intense, indice toujours certain d’acidité.

Duhamel signale encore deux sons-variétés, qui sont la pomme madrée d’été acide et la pomme madrée de Tonnelle ; cette dernière atteint généralement un volume plus considérable que les deux autres, elle est aussi un peu plus douce.

Pomme Madeleine. Elle est sphéroïde, de volume médiocre ; sa surface est presque complètement rouge et tiquetée de taches de couleur gris blanchâtre ; le tout semble recouvert d’une sorte de vernis luisant qui augmente encore l’intensité de la couleur ; la chair, bien que presque complètement blanche, offre néanmoins quelques stries rosées ; sa saveur est douce-acidule et assez suave : ces qualités disparaissent lorsque le fruit a dépassé son maximum de maturité.

Cette pomme mûrissant vers la mi-juillet, il y a lieu de croire que c’est à cette circonstance qu’elle doit le nom de Madeleine ; on la distingue, en outre, sous celui de calville rouge d’été.

Pomme Troussel. Cette pomme atteint généralement un volume assez considérable ; sa forme est un peu allongée ; sa peau est lisse et luisante, d’abord verte, mais passant bientôt au jaune dans une grande partie de son étendue, et au rouge intense du côté qui reçoit plus directement l’influence solaire ; la chair est de couleur blanc de lait, assez succulente ; sa saveur est sucrée et acidulé. Cette pomme mûrit vers la fin de septembre ; elle doit la dénomination qui la distingue au célèbre pomologiste Calvel, qui crut devoir rendre ainsi hommage au sieur Troussel, son jardinier, qui, le premier, la cultiva dans son domaine de, Saint-Nicolas, près Compiègne.