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poésies.

Toi que les nations invoquent dans leurs maux :
Du droit et de la foi pionnier volontaire,
Tu sais toujours mêler, pour féconder la terre,
Le sang de tes martyrs au sang de tes héros.

Et, comme en ces grands jours où promenant ta gloire
Chez les peuples vaincus, le Dieu de la victoire
Disait à l’univers qui tremblait devant toi :
Peuples, inclinez-vous, c’est la France qui passe !
Du despote du Nord tu réprimes l’audace
Et des droits méconnus fais respecter la loi.

Aux murs de Malakoff, c’est encor ta bannière
Que le Russe vaincu vit flotter la première.
Au soleil d’Austerlitz le soleil d’Orient
Ajoute en ce grand jour sa teinte radieuse,
Et protégeant toujours ta course glorieuse,
À ta grande épopée ajoute un nouveau chant.

D’héroïques récits remplissent ton histoire ;
Tu couvres l’univers du manteau de ta gloire,
Et fais briller ton nom comme un pur diamant.
Aux arts comme aux combats maîtresse souveraine,
Tu sais ouvrir à tous la source toujours pleine
D’où s’échappent les flots de ton génie ardent.

Ô Canadiens-Français ! comme notre âme est fière
De pouvoir dire à tous : « La France, c’est ma mère !
Sa gloire se reflète au front de son enfant. »
Glorieux de son nom que nous portons encore,
Sa joie ou sa douleur trouve un écho sonore
Aux bords du Saint-Laurent.