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octave crémazie

au public ? Si l’on excepte Auger, qui a donné un joli sonnet dans le mois de janvier 1863, je ne rencontre que les signatures déjà connues. Que font donc les jeunes gens de Québec ? Êtes-vous trop sévères pour eux ? Je ne le crois pas, car après avoir donné asile à la Maman de M. X., vous n’aviez plus le droit de vous montrer bien difficiles. Avez-vous donc mis de côté cette règle, établie dès la fondation des Soirées canadiennes, que les écrivains du pays devaient seuls avoir accès au Foyer ? S’il en est ainsi, je le regrette, car ce recueil perdra ce qui faisait son principal cachet.

« Du moment que vous avez abandonné cette ligne de conduite, qui me paraissait si sage, ne croyez-vous pas qu’il vaudrait mieux alors donner à vos abonnés les œuvres des écrivains éminents du jour, que d’ouvrir votre répertoire aux minces productions des rimailleurs français échoués sur les bords du Saint-Laurent ? J’admets volontiers que la Maman de M. X. a toujours raison, mais êtes-vous bien sûr, en admettant cette respectable dame, d’avoir eu raison ?

« Les Soirées canadiennes existent-elles toujours ? Quels sont les écrivains qui alimentent cette revue ? Quand vous n’aurez rien de mieux à faire, vous me feriez un indicible plaisir en me donnant quelquefois des nouvelles de la petite république littéraire de Québec.

« Préparez-vous quelques belles légendes ? Légende ou poème, histoire ou roman, quel que soit le sujet que vous traitiez, j’ose espérer que vous voudrez bien en