Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/189

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Ce que dit la rose embaumée
Quand, aux premiers rayons du jour,
La brise fraîche et parfumée
Vient tout bas lui parler d’amour.

Mille-Îles ! collier magnifique
De diamant et de saphir,
Qu’eût préféré le monde antique
À l’or le plus brillant d’Ophir ;

Ô belle et sublime couronne
Que pose sur son large front
Le Saint-Laurent, quand, sur le trône
Que ses lacs immenses lui font,

Il vient, en montrant à la terre
Son arc-en-ciel éblouissant,
Faire retentir le tonnerre
Du Niagara bondissant !

Mille-Îles ! riante merveille,
Oasis sur les flots dormant,
Que l’on prendrait pour la corbeille
Qu’apporte la main d’un amant,

Dans vos pittoresques asiles,
Trouvant la paix et le bonheur,
Je coulerais des jours tranquilles
En chantant au fond de mon cœur :