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journal du siège de paris.

bre Aujourd’hui, ils font des menaces au gouvernement et déclarent qu’ils marcheront sur l’Hôtel de Ville si on ne leur rend pas leur maire. Le pouvoir du 4 septembre vient de leur répondre en nommant une commission qui administrera le 20e arrondissement jusqu’à ce que Ranvier ait subi son procès. Je ne crois pas que les Bellevillois descendent dans la rue. Ils ont manqué leur coup le 31 octobre, et ces tentatives-là ne se recommencent pas tous les quinze jours. D’ailleurs, le plébiscite du 3 novembre a trop bien montré leur impuissance, pour qu’ils essaient de lutter contre l’immense majorité de la capitale. Blanqui et Flourens continuent à défier les recherches de la police. Les nouvelles les plus incroyables circulent aujourd’hui. Gambetta, qui était allé à Marseille pour faire reconnaître l’autorité du gouvernement de Paris, aurait été arrêté, jugé et condamné à mort par le comité de salut public de la cité phocéenne. Bourbaki aurait été battu près d’Amiens. — Les cafés sont autorisés à fermer une heure plus tard, c’est-à-dire à onze heures et demie, à la condition qu’ils éclaireront leurs établissements avec un autre mode d’éclairage que le gaz, qui est maintenant rationné. On dit que Crémieux et Glais-Bizoin sont devenus fous. Après les innombrables sottises commises par ces deux vieilles ruines, cette folie, venant couronner toutes leurs brioches, ne m’étonnerait nullement. On assure que l’Algérie est en pleine rébellion contre la France. Les Kabyles, qui ont reçu, paraît-il, de l’argent et des munitions des agents de