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journal du siège de paris.

Crémieux et Cie se serait replié sur Périgueux. Le général Cambriels, ne pouvant plus tenir la campagne dans les Vosges, aurait été obligé de se réfugier sous le canon de Besançon.

Lundi soir, 14 novembre. — Beau temps, mais froid. À Champigny, on a refoulé les lignes prussiennes, en leur faisant subir des pertes considérables. Aujourd’hui, Félix Pyat a été mis en liberté. Il paraît que l’on ne donnera pas suite à la poursuite commencée contre les chefs de l’affaire du 31 octobre et que, d’ici à quelques jours, tous les prévenus seront rendus à leurs familles. M’est avis que c’est là ce que l’on a de mieux à faire puisqu’on a commis la sottise d’emprisonner les chefs de l’algarade de l’Hôtel de Ville. Les hommes du 4 septembre n’ont une existence légale que depuis le vote du 3 novembre. Avant cette date, ils n’avaient d’autre mandat que celui qu’ils se sont donné eux-mêmes le lendemain de Sedan. En cherchant à les supplanter, Blanqui et Flourens n’attaquaient pas un pouvoir de droit, mais un pouvoir de fait, qui avait lui-même renversé l’Empire par la violence. Maintenant que le plébiscite du 3 novembre lui a donné plus de 500,000 votes, le gouvernement provisoire a le droit et le devoir de sévir contre ceux qui voudront le démolir. Jules Favre, assure-t-on, aurait refusé d’aider à l’établissement de la république en Espagne, avec Prim comme président. À bon chat bon rat. Non seulement le dit Prim n’a pas offert un soldat à la république française, mais il a même