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journal du siège de paris.

maines, n’avaient pas voulu quitter la capitale. En bons Anglais, ils voulaient avoir des émotions. Aujourd’hui que nous en sommes au 63e jour de l’investissement et qu’il n’y a pas de raison pour que, le ler janvier 1871, nous ne soyons pas dans la même position, puisque les assiégeants ne peuvent prendre Paris par la force et que l’intérêt de la défense est de tenir aussi longtemps que possible pour permettre à la France d’organiser l’écrasement de l’invasion, nos John Bulls, qui ne peuvent plus recevoir d’argent du Old England, commencent à faire piteuse figure. Vingt fois par jour, ils damnent Trochu, qu’ils appellent Bismark ii. Cancans du jour. Bismark ier aurait été empoisonné par un Polonais. Pour le roi Guillaume, il se contente de se coucher tous les soirs soûl comme 36,000 Polonais. Garibaldi, après avoir traversé le Rhin à la tête de ses corps francs, révolutionnerait la Bavière. On aurait découvert un complot qui devait faire sauter l’Hôtel de Ville. Dimanche soir, 20 novembre. — Temps magnifique. Saint-Martin va-t-il enfin nous donner son fameux été de novembre, que nous appelons l’été des sauvages ? Canonnade très vive et très efficace sur le Bourget. Reconnaissances heureuses sur la rive sud. Hier et avant-hier, une masse de maraudeurs, comme il en sort chaque matin des milliers dès que les portes sont ouvertes, qui s’est trop éloignée des forts, a servi de cible aux balles prussiennes. On parle de cinq cent cinquante morts. Ce chiffre est évidemment exagéré. Du