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journal du siège de paris.

que une et indivisible, si on ne peut pas bavarder un brin et prouver aux natifs des cafés que l’on a de belles connaissances dans les hautes régions du pouvoir ? Aussi, le résultat le plus clair de tous ces propos indiscrets, c’est que les Prussiens, informés par les journaux de Paris qu’ils reçoivent chaque jour, ne se laissent jamais surprendre. M’est avis que Trochu doit commencer à avoir plein le dos de la clique d’avocats qui l’entoure et qu’un beau matin il pourra bien les faire jeter par la fenêtre par ses mobiles bretons, qui, du reste, ne demanderaient pas mieux. Le club des femmes de Batignolles, comme celui de Belleville, tient à faire parler de lui. Dans la séance de lundi, une citoyenne Cherrot a proposé, et l’assemblée a adopté à l’unanimité la résolution suivante : Qu’une députation soit envoyée à l’Hôtel de Ville pour demander au gouvernement de fermer les maisons de prostitution ainsi que les couvents, les établissements conduits par les religieuses n’ayant jamais servi à autre chose qu’à faire des courtisanes. Pas de commentaires possibles à propos d’une aussi sacrilège assimilation. Les articles de Paris, les bibelots, se vendent à très bon marché. Les petits fabricants, pressés par le besoin, vendent au prix coûtant, souvent même à perte. Celui qui aurait quelques billets de mille francs achèterait à bon compte un bel assortiment. S’il fait cher vivre, il en coûte aussi pour se chauffer. Le bois qui se vendait 2 fr. 75 les 100 livres, vaut maintenant 4 fr. 25, et le charbon de terre est monté de trois à cinq francs. Si le siège con-