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journal du siège de paris.

la mobile, c’était uniquement pour river les fers du pauvre peuple. L’opposition républicaine devait naturellement refuser les crédits demandés par le gouvernement. Seuls, les trente-cinq à quarante membres de la gauche n’auraient pu empêcher le vote nécessaire au ministère de la guerre pour compléter les armements de la France. Cette partie de la majorité qu’on nomme aujourd’hui le centre et que, sous la Convention, on appelait la Plaine, trouva l’occasion bonne pour se refaire une popularité. En France, comme chez nous, quand un député, en se présentant devant ses électeurs, peut prouver, Moniteur en main, qu’il a refusé de voter les impôts nouveaux ou les sommes d’argent demandées par le gouvernement, il est presque certain d’être réélu. Donc la plus grande partie de la majorité fit cause commune avec l’opposition.

Non seulement le parti républicain essaya par tous les moyens de paralyser les efforts que faisait le gouvernement pour mettre la France en état de lutter avec la Prusse, mais encore il travailla à éteindre l’esprit de discipline dans l’armée. C’est ainsi que l’on vit les purs faire des souscriptions pour racheter des soldats que le gouvernement avait envoyés tenir garnison en Afrique pour les punir d’avoir fait de la propagande socialiste dans leurs régiments. Naturellement les tourlourous, voyant qu’en refusant d’obéir à leurs chefs ils avaient chance, non seulement d’être rachetés par les frères et amis, mais encore d’être proclamés grands citoyens par les rédacteurs du Rappel,