Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/497

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

499
dernières lettres.

intéressantes. Le souvenir de la Pucelle d’Orléans est tenu en grande vénération par les Orléanais. Trois statues en bronze témoignent de la reconnaissance de la ville qui fut sauvée par l’héroïque jeune fille. Dans le passé, Jeanne d’Arc ; dans le présent, Mgr Dupanloup : voilà les deux grands noms de l’Orléanais.

À Paris, le clergé ne va jamais chercher le corps à la demeure du défunt. Il est conduit à l’église par l’administration des pompes funèbres, qui a le monopole des enterrements. Ici, comme chez nous, le clergé se rend à la maison mortuaire et le corps est porté à bras. La porte de l’église est tendue de noir et sur ces tentures on attache une grande feuille imprimée invitant les passants à entrer dans l’église pour y prier pour le repos de l’âme de la personne que l’on va enterrer.

Le matin, à huit heures, il y a toujours devant l’église de Saint-Paterne une dizaine de chaises à porteurs. Les vieilles marquises et comtesses (Orléans compte encore beaucoup de nobles de la vieille roche) ont conservé ce mode de transport si cher aux grandes dames d’autrefois. Seulement les porteurs ne sont plus des laquais frisés, poudrés, enrubannés, comme au temps du grand roi, ce sont tout simplement de robustes gars en blouse et en casquette. Il paraît que toutes ces dames n’ont pas leurs chaises à porteurs à elles, car il y a, dans la rue Jeanne-d’Arc, un loueur de ces antiques véhicules, si on peut donner ce nom à cette espèce de cage.