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octave crémazie

Je regrette de ne pas être à Paris, ce qui me prive du plaisir d’aller le voir suivant votre désir. M. Bossange, qui connaît parfaitement notre pays, pourra certainement donner au successeur de M. Farrenc tous les renseignements désirables. Je ne sais pas quand je retournerai à Paris, ni même si j’y retournerai. Je suis, en ce moment, comme l’oiseau sur la branche. Il se pourrait que, dans un mois, les affaires m’appelassent au Havre, peut-être même hors de France. J’avais un instant rêvé que la collaboration avec M. Hunter que m’offrait M. Bossange, m’aurait, avec quelques autres petits travaux, permis d’aller habiter de nouveau la capitale. Je vois que je ne peux plus compter sur cette éventualité. Sur ces bords enchanteurs de la Garonne, comme disent ces blagueurs de poètes méridionaux, j’ai plus souffert du froid que dans notre hiver à jamais mémorable du siège de Paris. Le printemps ne vaut pas mieux que l’hiver ; aujourd’hui, 29 avril, nous avons un vent froid, un ciel gris, comme dans le mois de novembre. »

« Votre toujours dévoué
* * »


De tous ceux qui lui ont gardé souvenir, personne ne lui fut plus sympathique que M. Ouimet, ministre de l’instruction publique de la province de Québec. Apprenant la vie précaire que Crémazie menait en France, il me pria de lui écrire. — Le gouvernement de la province, me dit-il, a l’intention de fonder dans