Page:Crémieux, Gille - Les Bergers.pdf/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DAPHNÉ.

Tiens, prends ce collier !

ALPHÉSIBÉE.

Pars, et si tu rencontres quelqu’un, cache-toi bien sous ce voile !

Éclairs, commencement d’orage au loin.

DAPHNÉ.

Tu as raison.

Elle se voile et sort à gauche.

ALPHÉSIDÉE, seul.

J’ai servi aujourd’hui Apollon, Diane, Éros, un peu Mercure… Il se fait tard… l’orage menace… allons maintenant sacrifier à Morphée… Ah ! que de fatigues !… Mais où courent tous ces bergers effrayés ? Est-ce que la louve aurait reparu ? et Apollon ne tiendrait-il pas mes serments ? évitons qu’on nous demande des comptes !

Il sort.


Scène VI

CHŒUR DES CHASSEURS.
––––––Allons, bergers, allons, en chasse !
––––––Prenez vos piques, vos épieux ;
––––––La bête est là, suivons sa trace,
––––Voyez dans l’ombre étinceler ses yeux !
––––––Protège-nous, chaste déesse,
––––––Dont le doux rayon nous conduit,
––––––Phœbé, Diane chasseresse,
––––Viens guider nos pas dans la nuit.
––––––Allons, bergers, allons, en chasse ! etc., etc.

Les chasseurs sortent à gauche. Au même moment, des bergères effrayées viennent de droite en poussant des cris, et sortent également par la gauche.