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–––––––––O fléau des cœurs !
–––––––––Tu créas la race
––––––––––Des séducteurs.
––––Va-t’en, nos bergères reviendront à nous,
––––Va-t’en, sinon tu vas expirer sous nos coups.
ANNETTE, à Lubin.
––––Le Dieu d’amour lisait donc dans notre âme,
––––Lorsque jadis il nous parlait ainsi,
––––Rends-moi ton cœur, reviens, reviens, Myriame
––––Et le bonheur va revenir aussi…

Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre.

ÉROS, parlé.

Allons, ils sont incorrigibles ! et ce n’est pas encore aujourd’hui que mon exil finira.

LE MARQUIS, au bailli.

Nous allons le pincer et le mettre en cage.

Tous les hommes ont pris des filets à papillon, le bailli tient une cage dorée et la poursuite recommence.

CHŒUR D’HOMMES.
––––––––––Maris jaloux,
––––––––––Approchons-nous,
––––––––––Que ce faux Dieu
––––––––––Meure en ce lieu.
––––––––Qu’il nous paie à jamais
––––––––––Tous ses forfaits.
LES FEMMES.
––––––––––Cher petit Dieu,
––––––––––Reste en ce lieu,
––––––––Comble-nous à jamais
––––––––––De tes bienfaits

Éros, poursuivi par tous les hommes et défendu par les bergères, se réfugie sur le perron, il arrête d’un geste tous les personnages. Une nuée de petits amours vient se grouper près de lui ; ils menacent de leurs flèches les personnages qui reculent effrayés.