Page:Crémieux et Halévy - La Chanson de Fortunio, 1868.djvu/15

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TOUS.
–––––––––Du pain et des pommes,
–––––––––C’est un vrai festin !
–––––––––Et les gentilshommes
–––––––––N’ont rien de plus fin !
VALENTIN.
––––––Chère Babet, ce n’est pas tout ;
––––––Tu ne verses rien en mon verre ?

(Babet lui remplit son verre de l’eau contenue dans une cruche.)

––––––Par économie et par goût
––––––Voici le vin que je préfère !
I
––––––Ma chère eau pure, on la méprise !
––––––Doux trésor qui ne coûte rien !
––––––Je préfère au vin qui nous grise
––––––L’eau qui nous calme et nous soutient.
–––––––––––Sa fraîcheur,
––––––––Sans me donner l’ivresse,
–––––––––Répand la tendresse
–––––––––––En mon cœur !
––––––Verse, Babet, verse toujours,
––––––La belle eau claire, mes amours !
––––––––––La belle eau claire
––––––––––De la rivière
––––––Verse, Babet, verse toujours !
TOUS.
––––––Verse, Babet, verse toujours,
–––––––Etc., etc.
II
––––––Si l’eau coulait du haut des treilles,
––––––Sous les ponts si le vin coulait,
––––––C’est l’eau qu’on mettrait en bouteilles,
––––––C’est le vin qu’on mépriserait !
–––––––––––Mon nectar
––––––––C’est l’eau pure ! et je laisse
–––––––––Le vin et l’ivresse
–––––––––––Au vieillard !