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HENRI BAUDE



Henri Baude était, il y a quelques années, complètement inconnu. Son existence a été révélée en 1848 par M. Jules Quicherat, qui publia une partie de ses œuvres manuscrites’, et s’en servit pour établir la biographie et la valeur du poëte. Cinq ans après, M. Vallet de Viriville * s’est occupé de Baude pour enrichir son bagage littéraire d’un éloge en prose de Charles VII et d’un poëme sur la mort du même prince. Enfin, en i856, M. Quicherat a fait, chez le libraire Aubry, une réimpression, augmentée et corrigée, de son premier travail ; j’ai moi-même eu la bonne fortune de pouvoir, d’après un manuscrit, restituer * à Baude un Débat de la dame et de Vécuyer, publié deux fois à l’extrême fin du xve siècle, mais sans nom d’auteur, et l’on ne connaît de lui jusqu’à présent aucune autre pièce imprimée à celte époque. En renvoyant pour les détails à ces différentes publications, qui contiennent tout ce qu’on sait et tout ce qu’on possède aujourd’hui d’Henri Baude, il convient de résumer ici sa biographie, parce qu’elle se reflète dans ses œuvres qui ont seules permis de la constituer et do l’éclaircir.

Henri Baude, né à Moulins, sans doute vers 1430, s’attacha de bonne heure à la cour ; lorsque le Dauphin, celui qui fut plus tard Louis XI, se sépara de son père, Baude se tourna vers le soleil levant, et accom-


1 Bibliothèque de F École des Chartes, 2 « série, tome V, 1848, p. 63-132. — 2 Dans le journal de V Institut historique. — * Recueil d’anciennes poésies des xve et rvi* siècles. (Paris, Jannet, tome IV, p. 151-179.)