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MELLIN DE SAINT-GELAIS


1491 — 1558



Escarte loin de mon chef
Tout mal-heur et tout meschef ;
Préserve moy d’infamie,
De toute langue ennemie
Et de tout acte malin ;
Et fay que devant mon prince
Désormais plus ne me pince
La tenaille de Mellin.

Ces vers de Ronsard me paraissent indiquer le caractère ainsi que le talent de Saint-Gelais et donner une idée exacte de la position qu’il occupa dans son temps. J’y trouve aussi l’annonce de la seule gloire que je sois disposé à lui attribuer.

Je voudrais, pour son honneur, pouvoir composer cette notice littéraire en consultant, non ses œuvres, mais l’opinion de ses contemporains. C’est un concert presque universel de louanges enthousiastes, et, selon eux, jamais poëte ne fut plus glorieux, jamais homme ne fut plus remarquable :

O Sainct-Gelais, créature gentile
Dont le sçavoir, dont l’esprit, dont le stile
Et dont le tout rend la France honorée !

C’est Marot qui parle ainsi ; et qu’il le cite dans son Épttre à Sagon, ou dans son Églogle au Roy, il lui donne toujours les mêmes éloges. Après s*être réconcilié avec lui, Ronsard lui dédia son hymne des Astres ; là, il l’appelle l’enfant du ciel,