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CHAPITRE IV.

La civilité puérile et honnête (édition de Poitiers). — M. de Fontenelle. — Le marquis de Dangeau. — Le vieux Duc de Saint-Simon. — Jean-Baptiste Rousseau. — Démenti que l’auteur donne à Voltaire. — Le Maréchal d’Écosse. — La Marquise douairière. — Visite à Saint-Cyr. — Le ROI. — Madame de Maintenon. — La Duchesse du Maine. — Le God save the king à Saint-Cyr.

Ma tante me trouvait assez instruite ; mais elle avait jugé que l’usage du couvent ne pouvait suppléer à celui du monde. Vous allez voir que Mme de Breteuil était la personne la plus savamment et la plus exactement polie, ce qui m’a toujours étonnée, car elle n’était sortie du Prieuré de Sainte-Madeleine-en-Dunois que pour épouser un mari dont le rang et la profession ne lui permettaient pas d’aller prendre le bel air et les habitudes de Versailles. Elle débuta par me faire lire la Civilité puérile et honnête : c’était l’ancienne édition de Poitiers, pleine de niaiseries ; mais l’intelligente personne avait la prudence et l’attention d’y faire ma part avec celle du temps, en rejetant le fatras et les ridiculités sur les usages et les coutumes surannées de l’époque où l’auteur avait écrit. Par exemple, on y disait qu’il fallait éviter de cracher dans la poche de son voisin