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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

rengorgea de la belle manière, et fit demander à M. le Chancelier s’il comptait se tenir debout pour le recevoir, et si c’est qu’il avait l’intention de le reconduire jusqu’au Drap d’or ? (c’est-à-dire jusqu’à la deuxième antisalle du Chancelier, qui est toujours tapissée de drap d’or, et où la main de justice est suspendue sous un baldaquin fleurdelisé). M. de Pontchartrain, qui ne pouvait se lever de son siège que pour recevoir les cardinaux, et qui ne devait reconduire que les Princes du sang, ne fit aucune réponse définitive à M. de Courtenay, en se retranchant dans l’incertitude et l’indécision du parti que prendrait S. M. relativement aux prétentions du neveu et aux aberrations de la tante.

On découvrit après sa mort qu’elle avait une jambe de moins, ce que tout le monde ignorait dans sa famille, et ce que personne ne savait dans sa maison, à la réserve de ses deux premières femmes[1].

  1. M. de Saint-Simon s’en allait disant partout que le Prince de Courtenay s’était tué d’un coup de mousquet, mais ce n’était qu’un mauvais bruit qu’il avait accueilli favorablement. Je n’ai pas vu qu’il en ait osé parler dans ses Mémoires.
    (Note de l’Auteur.)

    Ce fait est rapporté dans la dernière édition des Mémoires de Saint-Simon, tome VIII, Paris, 1829.

    (Note de l’Éditeur.)