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Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/206

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SOUVENIRS

corations de ces sortes de chambres sont toujours les mêmes[1].

« Après avoir encore échangé quelques phrases de politesse et de bienveillance avec cette belle dame, elle m’introduisit dans une salle où tout était en argent massif. Le pavé s’y trouvait formé par de larges caissons octogones en argent, les uns guillochés, les autres brunis. Les parois simulaient une tapisserie de damas d’argent dont le fond eût été poli et les reliefs en argent mat. La voûte était sculptée en caissons argentés du même dessin que le pavé de la salle ; enfin les lustres d’argent, les brasièros, les cassolettes et tous les autres meubles étaient du travail d’orfévrerie le plus riche et le plus soigné. L’uniformité du métal était agréablement tranchée par des exergues et des médaillons en malachitte verte d’Arménie, qui représentaient les personnages historiques les plus fameux que le territoire de Salerne avait produits[2].

— « Seigneur Romati, me dit la dame, vous vous arrêtez bien long-temps à considérer toute cette vaisselle, et ceci n’est qu’une antichambre où se tiennent les valets de pied, les suisses et les autres gens de livrée de Madame la Princesse. Je lui témoignai toute ma surprise et nous traversâmes encore une

  1. Salles du Dais de l’Électeur de Trèves, du palais Colonna à Rome, du palais d’Albe à Madrid, etc.
  2. Cette description s’applique à peu de chose près à la salle du Trésor de la banque, à l’hôtel-de-ville d’Amsterdam.