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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Je comprends très bien ce que vous avez dit à ces dames sur l’amour de Dieu : je l’aime à la folie, le bon Dieu ; mais j’aime surtout l’abbé Louis, parce que je l’ai vu dire la messe au Champ-de-Mars, avec esprit, avec grâce et avec sensibilité. À propos de la Maréchale de Richelieu qu’on venait d’amener en prison, elle se mit à dire au Marquis d’Alez de Bermond d’Anduze : — Il paraît que les maréchaux d’autrefois c’étaient des ecclésiastiques ?… — Non, Madame, et comment donc cela ? — Mais je croyais avoir entendu dire que le Maréchal de Richelieu était un Cardinal ? Elle disait quelques années plus tard à Antoine de Lévis, que Buonaparte ne travaillail que pour le Prétendant des Bourbons, parce qu’il avait la promesse et l’ambition d’être fait connétable de Montmorency.

On nous avait expédié de Commune-Affranchie cette belle dame de Lyon dont je crois vous avoir dit quelque chose à propos de Mme Roland, et celle-ci, qui s’appelait Mme de la Verpillière, avait une autre sorte de bel air qui consistait à se moquer des gens à prétention. Elle avait pris en aversion déterminée Mme Buffaut qui lui semblait incivile, et le jeune M. de Rambuteau qui lui paraissait familier. Je ne sais plus quelle nouvelle il était venu nous donner de ses amis, Montmorency, Lévis ou Mailly, et cette malicieuse anoblie dit à Mme de Fleury : — Vous allez voir comme je vais lui river son clou ! Coucy, Mailly, Crouy, Créquy, Montmorency, Rambuty, lui dit-elle, il est inouï combien il y a de grands et beaux noms qui finissent en i…

On introduisit un jour auprès de nous une petite