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CHAPITRE IV.


Embarras dans les finances et manœuvres de Necker. — Lettre de Mgr le Comte d’Artois à l’Assemblée de la Noblesse de Paris. — Belles paroles de M. Bailly, et belles manières de sa femme. — Les États-Généraux et l’Assemblée nationale. — Liste des membres du côté droit (minorité royaliste.) — Liste des députés du parti des anglomanes et de la majorité jacobine. — Funérailles du jeune Dauphin. — Son catafalque à Meudon. — Le Grand-Maître des cérémonies et le Citoyen Goupilleau. — Le Gros-Caillou. — Secène de l’Assemblée nationale. — Mme de Condorcet et la chaste Suzanne. — Reproche que se fait l’auteur. — La Comtesse de Milon, née de Créquy.

Après vous avoir parlé de la disposition des esprits, je vais tâcher de vous expliquer la situation financière où se trouvait le Royaume de France en 1789, et vous allez voir quel était ce grand sujet d’inquiétude et d’embarras pour notre malheureux gouvernement.

La totalité des recettes était de quatre cent soixante-quinze millions de livres, et celle des dépenses, considérées comme obligatoires, était de cinq cent trente-un millions ; d’où provenait (sans autre déficit) un excédant de dépenses de cinquante-six millions cent cinquante mille livres par an. Si l’on n’avait pas voulu s’attaquer aux franchises de certaines provinces qui ne payaient presque rien en fait d’impôts, il aurait été bien aisé d’économiser sur les dépenses abusives, à commencer par les dix-