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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

l’état, et s’étaient réigés en simulacre de corps souverains qu’ils appelèrent Assemblée nationale. Ils avaient été soutenus dans cette inconcevable usurpation par quelques membres de l’Ordre du Clergé, prélats défectueux ou mauvais prêtres, ainsi que le reste de leur vie l’a scandaleusement prouvé. Le petit nombre des nobles qui les suivit ne s’élevait guère au-dessus d’une cinquantaine, et dans ce nombre, il est bon d’observer qu’il se trouvait tout au moins quinze à dix-huit partisans de la constitution britannique qu’on avait eu la belle imagination d’appliquer à notre pays et de vouloir imposer au Roi Louis XVI. Le surplus de ces députés de la Noblesse ou de ces gentilshommes élus par le tiers, ainsi que l’aîné des Mirabeau, étaient des êtres dégradés et des âmes vendues au Duc d’Orléans qu’ils avaient comploté de faire parvenir à la couronne. Ceux-ci n’ont fait que traverser l’orléanisme pour aller se plonger dans la démagogie, et ce qu’il y a de miraculeusement providentiel en tout ceci, c’est que tous les députés de cette abominable catégorie ont péri sur l’échafaud, sans qu’on y puisse trouver une seule exception.

Voici la liste et les honorables noms de MM. les députés qui n’ont cessé de combattre pour l’autorité du Roi leur souverain , pour les immunités de l’Église gallicane, et pour le maintien de l’état civil de la Noblesse et du Clergé de France, ainsi qu’ils avaient juré de le faire, en acceptant les mandats de leurs commettans. Ils ont protesté jusqu’à la fin contre cette foule d’injonctions révolutionnaires, appelées décrets de l’assemblée nationale, et la plupart d’entre eux refusèrent de participer à ses tra-