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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

sentation, qu’il suppliait Sa Majesté d’agréer les respects du Clergé de France, les hommages de sa fidèle Noblesse, et les doléances avec les très humbles supplicalions du tiers-état[1]. Ils étaient révoltés de ce que l’entrée majeure de la salle des séances avait été réservée pour les membres des deux premiers ordres, comme aussi de ce qu’ils n’y pouvaient arriver que par une porte latérale, et voyez le fameux grief ! Il n’était pas jusqu’aux choses de prescription pour les funérailles qui ne les missent en irritation. À l’effet d’introduire les Députés des trois Ordres qui étaient venus de Meudon pour y jeter de l’eau bénite aux pieds de feu M. le Dauphin, dont le corps était exposé sur une estrade en chapelle ardente, le Marquis de Brézé (ils sont Grands-Maîtres des cérémonies, de père en fils, depuis quatre à cinq générations), cet Officier de la Couronne ne manqua pas d’aller dire en s’inclinant devant le corps du défunt, à voix basse et funèbrement : Monseigneur, la députation des trois États du Royaume. — Voyez donc disait à M. de Cypière, en s’en allant, M. Goupilleau, qui était un notaire de Montaigu en Poitou, voyez donc s’il est possible et permis de porter aussi loin l’orgueil de l’étiquette et l’insolence aristocratique. annoncer une députation de l’Assemblée nationale à un enfant mort !…

  1. Anne-Ludovic-Henry de la Fare, ancien Évêque de Nancy, Cardinal, Archevêque de Sens, Évêque d’Auxerre et Primat de la Gaule Belgique, Duc et Pair de France, Premier Aumônier de Madame la Dauphine et Commandeur de l’Ordre royal du Saint-Esprit, mort à Sens, en 1829, âgé de 77 ans.
    (Note de l’Éditeur.)