Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/188

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été pour la plus grande partie exactement payés jusqu’à l’année 1777, que l’injustice des ministres d’état, Blanchefort, et M. Foulon-des-Murs, fermier gêneral, me frustrèrent entièrement.

Je ne joins point ici les preuves de ce que j’avance, parce que ce sont des choses et des faits que je ne puis avoir l’honneur de communiquer qu’à V. M. même ; et, si elle daigne m’honorer d’un moment d’audience ci demandée, j’aurai encore l’honneur de lui prouver que, si jamais j’eusse voulu être assez malheureux que de former le projet de lui être préjudiciable, à lui et à toute la famille royale, je le pouvois, quoique du fond de mon cachot à Stettin ; je le pouvois encore mieux au moment que j’ai recouvré ma liberté ; je le pouvois encore plus particulièrement, lors du départ précipité de S. M., puisque j’étois environné de ses propres ennemis ; enfin je le pouvois et le pourrois encore depuis mon retour dans cette capitale ; et, pour ce faire, il me suffiroit de produire et de rendre publiques, l’histoire de la vie de ma mère, toutes les lettres de S. M. Louis XV ; celles des correspondances secrètes de madame la dauphine, votre auguste mère, de glorieuse mémoire, avec ma mère et son époux, le marquis de Crequy, outre encore plusieurs autres pièces authentiques ; mais bien loin d’être capable de cela, j’ai gardé jusqu’à présent un silence inviolable, qui me seroit funeste, si S. M. ne daignoit y avoir égard ; et, pour m’en rendre digne, je viens, avec toute la sincérité possible, lui offrir ma fortune, mon sang et ma vie, s’il les faut, pour la conservation et la défense de ses jours et de ses droits.


Copie de la seconde Requête présentée au Roi des François, le 18 octobre 1791, par M. de Lessart, Ministre de l’intérieur.

J’ai l’honneur et le malheur tout à la fois d’être cet infortuné de Bournon-Montmorency, connu sous le nom d’Alexandre Crequy, et qui eut l’honneur de faire remettre à V. M. par M. Thiéry,