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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

les criminels habitent au milieu de vous ! l’habitude des vices de l’ancien régime, qui n’est connue que de ses usurpateurs ; leur donne une effronterie qui réclame un bien prompt châtiment.

N’est-ce donc pas assez qu’ils aient par argent, par corruption de temps, détenu le vrai Bourbon 46 ans dans un affreux cachot, chargé de fers, du poids de plus de 60 livres, dans ces lieux horribles, où l’homme est anéanti dans l’homme qui respire.

Et ce roi des François, tranquille dans son ennuyeux palais, reste sourd au cri de son sang, à celui de la nature ! Ne sommes-nous donc entourés que de vicieux, que de trompeurs ? Et quand donc la vérité arrachera-t-elle le masque sacrilège des assassins, des usurpateurs ?

Je ne parlerai point de tous les autres biens qui lui appartiennent, qui lui ont été ravis, le détail en seroit trop long, et il paraîtra dans l’imprimé qui suivra, et qui se vendra chez Pougin, imprimeur, rue Mazarine, N° 51.

Il suffit de démontrer que tes sieurs d’Aiguillon, de Vergennes et Montmorin, ont été traitres envers un homme paisible. Peuples, vous le savez, la qualité d’homme est la plus respectable ; mais cet homme est un Bourbon bien connu ; une infinité de témoins que vous respectez tous, feront entendre leur voix ; elle épouvantera les Bourbon d’aujourd’hui, et les Blanchefort, qui se disent Crequy, les Montmorin, comme eux, ces sangsues des peuples, qui, tous aujourd’hui abandonnent Louis XVI, depuis qu’il ne leur a plus délivré des pensions ; tous les apôtres que ce dieu sur terre a autour de lui, le nomment, tous de même ; devinez ce nom, cela s’entend, c’est celui de… Judas.

Tous ils le trahissent, ils le trompent ; ces agens du pouvoir exécutif ne pensent et ne vivent que pour eux, faut-il le dire ? ne s’engraissent que de leurs rapines sur ces victimes de l’humanité.

Comment pourroit-on souffrir plus long-tems de si noires trahisons ? C’est à la justice, c’est à la raison à décider entre eux et Bourbon-Montmorency ; il a possédé antérieurement ces biens, et ce sont eux qui les possèdent aujourd’hui. Il faut remonter à l’origine ; en y remontant, on y trouvera la vérité, source du bonheur pour le vrai Bourbon, source du châtiment trop juste, mais affreux, qui attend ses persécuteurs.

Quelle tâche pour l’histoire, si on y lit jamais : Le peuple fran-