Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/41

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loyauté avec laquelle ils procéderaient, quitta Paris le soir même, d’après les ordres qui lui avaient été donnés d’être de retour le 7 au plus tard ; il arriva ici le 8 au matin. Nous nous disposâmes aussitôt à concerter, avec les représentans du peuple, les moyens d’envoyer des personnes d’une fidélité et d’une bravoure éprouvées dans les environs de Saint-Cloud. Dans ce même moment, Louis XVII expirait dans la prison du Temple ; dans ce même moment des ordres écrits étaient donnés pour faire avancer des troupes dans nos provinces ; dans ce même moment on méditait l’arrestation de vos chefs, le massacre de vos femmes et de vos enfans. La lettre que nous avons interceptée le 10, auprès de Château-giron, a découvert la profonde scélératesse du soi-disant comité de salut public. Cette lettre sera un monument durable de la plus atroce perversité : vous allez connaître, braves Vendéens et Chouans, les hommes qui nous offraient la paix, les hommes qui règnent aujourd’hui sur notre malheureuse patrie, et qui la tiennent enchaînée ; les hommes qui ont assassiné deux Rois de France en moins de trois années. (Cette lettre est la note ci-dessus rapportée).

« Vous le voyez, braves camarades, le crime se dévoile aujourd’hui dans toute son horreur. La Convention n’ayant pu nous vaincre, a cherché à tromper notre bonne foi et abuser de notre loyauté. Elle nous portait des paroles de paix, et elle ordonnait encore des massacres et des assassinats. Elle parlait de justice, et elle méditait