Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/44

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envoie contre nous ; marchons à ces frères égarés avec l’olivier à la main : supplions-les de se rallier à nous, de sauver avec nous notre patrie infortunée. Ouvrons toujours nos rangs pour les recevoir ; partageons avec eux nos subsistances ; couvrons-les des mêmes lauriers qui ombragent nos têtes ; que ces Français, si malheureux d’obéir a des tyrans ; viennent recevoir dans nos embrassemens ce panache éclatant qui fut dans tous les temps le gage de l’honneur, le signal de la victoire. Braves camarades ! épargnons le sang français, c’est le vœu le plus ardent de notre Roi. Implorons le Dieu de bonté, afin qu’il verse sa lumière dans le cœur de tous les Français ; qu’il les ramène sous l’empire de la raison et de la justice, et que, réunissant ainsi tous les enfans de cette famille immense, il les fasse jouir de l’abondance et de la paix.

« À ces causes et considérations, nous déclarons à la face du ciel et de la terre que nous ne considérons comme tyrans et ennemis de notre patrie que les députés de la soi-disant Convention ; que si nous sommes dans l’affreuse nécessité de repousser les attaques des soldats que cette assemblée sacrilège et usurpatrice enverra dans nos contrées, nous ne refuserons jamais de les considérer, de les aimer comme nos compatriotes et nos frères ; qu’en opposant une légitime défense à leurs efforts, nous préviendrons constamment, et par tous les moyens qui pourront dépendre de nous, l’effusion du sang et le pillage des propriétés ; que nous recevrons avec transport tous les officiers, tous