Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/128

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simplement des risques, alors, du jeu d’ombre et de lumière naît le miracle de transsubstantiation. Tout devient pourpre à notre orgueil. Et nous connaissons le règne des choses disproportionnées.

Mais la Ville, Yolande, qui, pour expliquer le mal à renaître avec le jour, ont, à la taille de leur conscience, de leur éveil, rapetissé la mémoire d’un élan, même si, de leurs larmes, tu eusses été la cause, pour n’avoir vu de l’émotion que le principe, il faut qu’une taie soit sur l’œil de feu, dont, tout ensemble, doit juger et éclairer le monde quiconque se réclame d’une vie supérieure à la quotidienne.

Un poète[1] a imaginé deux miroirs bien en face l’un de l’autre, sans rien dans l’intervalle, sinon un regard libre de tout corps, de toute chair, pour que ne fut plus réduite à des mots, la notion d’infini.

Hélas, tu sais trop bien, créature misérable, que ta personne physique est un objet plus difficile qu’un autre à oublier, à cacher. Ce qui, de toi, dispose du miracle des miroirs

  1. Francis Picabia