Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/176

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bord des flots, ne sont, après tout, que de la gnognotte, car c’est une autre chanson quand, sur la nuit du monde, hurle, et pour de vrai, la chair.

Optimus Cerf-Mayer, il est facile de le moquer.

Mais qui donc pourrait mieux aider les créatures égarées dans la forêt des cris et des pals à leur déchirer derme et épiderme, et tout l’épithélium, l’interne et l’externe, et la moelle, la précieuse moelle ? Le populo, quand il parle d’un masturbé, dit qu’il se fait sauter la cervelle, comme si tout crâne devait se vider, dans un grand fleuve de tiédeur opaline.

Et quelles vagues sur ce fleuve aux flots pourtant épais. Le vent qui les soulève ne s’appelle ni foehn, ni mistral, ni sirocco. Il a retourné les plus lourds radeaux du désir. Accords éperdus, arpèges déchirants, à croire qu’on arrache, des corps en vie, tous les nerfs. J’entends glapir, pleurer, rager, insulter à haute voix, à la plus haute voix de terre, une voix, papa Ibsen, qui ne se laissera point assaisonner à la sauce symbole.