Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/179

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qui des années et des années, ont attendu en silence le moment de dire tout ce qu’elles avaient sur le cœur, parle, parle. Et elle en dégoise. Son fils essaie de lui couvrir la voix, mais, pauvre jeune homme, ses forces l’abandonnent. Il n’a même plus envie de coucher avec la bonne. Il demande le soleil. On lui offre un verre d’eau. Il meurt. C’est la vie. Le revenant ne reviendra plus.

Du fond de sa douleur, la dame au respectable chignon déjà regrette de n’avoir point laissé les choses aller leur train qui n’eût, certes, pas manqué d’être surprenant, si elle avait permis au cher disparu de faire une connaissance extra-fraternelle avec la domestique bâtarde. Il eût pu s’autoriser d’illustres précédents, de Byron, par exemple, qui fut, comme chacun sait, l’amant de sa sœur, influence qui eût, d’ailleurs, risqué d’entraîner un peu loin le cérébral et nerveux jeune homme, puisque, la chair non assouvie par l’inceste, l’insatiable pied-bot (ces boiteux, tout de même, quels tempéraments !) s’en fut à de nouvelles amours maudites, dont il poursuivit la série avec, entre