Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

374 CHAPITRE VII. - L'ART DANS L'ODYSSEE

<c mauvais sujets » plutôt que des méchants. Quels sont leurs sentiments à l'égard de Télémaque? Ils veulent le faire périr, sans doute, mais il n'y a pas une scène où leur haine s'exprime d'une manière qui la rende effrayante. On la suppose parce quVUe est nécessaire, plutôt qu'on ne la sent. Il faut ajouter que parmi eux il n'en est presque aucun qui ait une physionomie très distincte. Antinoos et Eurymaque sont à peu près les seuls qui ne se confondent pas dans la foule. La scène de Toutrage qui met en lu- mière la dureté insolente d'Antinoos est une des plus fortes de la seconde partie. Celle de l'épreuve de Tare les montre aussi tous deux sous un aspect vivant et intéressant. 11 n'en est pas moins vrai qu'il n'y a pas là en face d' Ulysse un seul adversaire digne de lui. Le poète de la Télémachie n'a pas surpassé à cet égard celui de la seconde partie. Plusieurs des discours tenus dans rassemblée d'Ithaque au deuxième livre sont pleins de vigueur. Mais c'est l'action surlout (|ui dans une épopée doit mettre en relief los [)ers()nnagos prééininenls.

Piissr)ns liipidemonl sur le rolc peu élendu dos s(Mvit(Mirs inlidèlcs, Mélanlheus cl Mélantho. Mélan- ihcMis est le modèle dont Mélantho est la copie. La couile scène du XVII" livre, où le cheviicr insulte son maître déguisé, est excellente, mais ce n'est qu'une scène.

Tous les personnages dont nous venons de parler sont aussi près de la réalité que la poésie épique le |)cnncl. II n'en est pas tout à fait de même du roi d(îs Phéaciens Alkinoos, non plus que de Nestor et de Mené las.

Alkinoos n'est pas à proprcincnl parler' un person- nag(M|ui ail un caraclèicî, v\ il est aisé de comprendre pour ([uelles raisons. I.es Phéaciens sur les(|uels il

�� �