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516 CHAPITRE XI. ^ LES TRAVAUX ET LES JOURS

devons appliquer i chaque écrivain que des règles de critique faites pour lui et d'après lui. Or rien dans les Trav€tux ne nous permet d'attribuer à Hésiode le talent de composer un morceau descriptif étendu et lié dans toutes ses parties. Son mérite est surtout de bien voir et de bien exprimer les détails; quand il les groupe, c'est, comme nous venons de le remar- quer, autour d'une impression personnelle. Mais ici, il s'agit de choses lointaines, qui dépassent son expérience quotidienne. Quoi d'étonnant si son art se trouve en défaut, s'il hésite, et si, après un beau début, il revient plus- ou moins adroitement à ces petites clToses qu'il sait et qu'il dit si bien ? La cri- tique que l'on adresse au morceau en question est juste, mais prenons garde qu'au lieu d'en démontrer la non-authenticité, elle ne mette simplement en lumière un des traits caractéristiques de la poésie d'Hésiode.

��VI

II ne nous reste que quelques mots à dire du poème des Travaux, Que faut-il penser de la langue dont le poète se sert? En quoi diffère -t- elle de la langue homérique? quels en sont les caractères propres*?

Le dialecte dont Hésiode fait usage est à peu de chose près celui des poèmes homériques: c'est le vieil ionien, mélangé de formes archaïques et de mots qui certainement n'ont jamais eu cours que dans la

��1. La meilleure étude à consulter sur la laugue d'Hésiode est la dissertation spéciale d'Aloïs Rzacli, Der Dialect des llesiodos (Jahrhûcher fur classische Philologie de Fleckeisen, Suppléments, t. VIII, 1876. Cette dissertation a clé tirée à pari).

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