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DIFFUSION DE LA POESIE PRATIQUE 531

qu*elle ne les recherche pas. Elle aime les sentences, et en dehors même de ce qui mérite proprement ce nom, la forme sentencieuse est celle qu'elle a presque toujours en vue et dont elle se rapproche le plus pos- sible. Peu ou point de grands mouvements; une phrase brève, solide, bien sonnante, éminemment propre à servir toutes les qualités moyennes de l'esprit; puis des antithèses, des rapprochements de mots, tout ce qui donne à une pensée de l'origina- lité et du trait*. Une telle manière de gouverner le langage poétique marque une évolution importante dans l'histoire littéraire du peuple grec : nous sai- sissons là une curieuse transition entre l'épopée et l'élégie morale, et déjà nous pressentons de loin la naissance de la prose.

��VII

��Au poème des Travaux se rattachent un certain nombre d'œuvres poétiques que l'antiquité attribuait généralement à Hésiode; nous sommes hors d'état aujourd'hui d'en indiquer ou d'en discuter l'ori- gine ni la date. Ces poèmes ne nous sont connus que par leurs titres, par quelques rares fragments parfois suspects, et par des témoignages insudisants. Et toutefois, quand les titres seuls subsistent, ces litres mêmes ont un intérêt : ils nous laissent devi- ner l'importance et l'extension d'un genre dont nous venons d'étudier le type.

Le caractère commun des poèmes en question.

��1. QuintilîeDi X, 1, 52: Raro assurgit Hesiudus...; tameu utiles circa praecepta scutcutiae, laevitasquc verborum et compositioiiis probabilis : daturquc ei palma \u illo mcdio geuerc diccndi.

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