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S54 CHAPITRB XH. -* LA THÉOGONIE

critiques alexandrins. Les mortelles, comme Sémélé, Alcmène, Ariane, Médée, paraissent ici à côté des Immortels. Nous rencontrons même une lignée d'Hélios, qui, si elle eût fait partie de la Théogonie primitive, y aurait figuré certainement à la suite de la lignée d'Hypérion (371-374) et non ici. — Vient ensuite une Biroogonie (964-1022), énumération des unions contractées entre déesses etmortels. L'origine relativement récente de ce morceau a été reconnue d'une manière à peu près unanime S De ces unions sont nés les héros. Nous sortons donc ici de la Théogonie proprement dite pour entrer dans la série des généalogies héroïques. Les deux derniers vers du poème montrent qu'en effet les Catalogues^ dont nous parlerons plus loin, étaient reliés à la série des générations divines* par ce morceau intermé- diaire : il y a lieu de croire dès lors qu'il avait été composé justement pour servir à cette liaison.

��III

��Une chose ressort manifestement de l'analyse qui précède : c'est que la Théogonie ne peut pas s'être faite peu à peu par une collaboration lente et mul- tiple. Le lien des diverses parties consiste en une combinaison trop solide et trop rigoureusement suivie pour n'être pas due à un seul auteur. On ne comprendrait pas une succession de poètes s'assu- jettissant ainsi à une même méthode, et observant dans leurs compositions le même principe, sans jamais s'en laisser détourner par aucune fantaisie'.

��1. MarckschcfTel, ous'. cilé^ p. 90 et suiv.

2. La question de Tuiiité primitive de la Théogonie doit cire

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