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POÈMES ANAGRÉONTIQUES 268

lui-même est tout à fait semblable à celui qui se ren- contre dans un si grand nombre d'épigrammes grecques où c*est le mort lui -même, le héros honoré d'une statue, le poète ancien et célèbre, qui est censé prendre la pa- role. Mais, sans vouloir nous prendre pour dupes, les auteurs de ces pièces ont imité de leur mieux leur modèle favori. Quelles que soient les différences involontaires et inconscientes qui, en pareil cas, trahissent toujours le pastiche, ils se sont certainement inspirés de lui. Si biea que ces œuvres apocryphes, tout en altérant la physio- nomie vraie d'Anacréon, ont du moins cette încont(?slable valeur historique de traduire en quelque mesure l'im- pression générale que la foule des amateurs en avait gar- dée : c'est une reproduction assez libre et un peu grosr sière parfois de Toriginal, mais non pas plus inexacte en somme que tant de statues ou de peintures inispirées par une œuvre illustre et qui, lorsque le modèle est perdu, peuvent aider l'imagination à s'en faire encore quelqi^jo idée.

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