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504 CHAPITRE X. — HÉRODOTE

aussi \(^s Migrations ioniennes. Panyasis est bien le con- temporain des logographes. Il y eut là, sans doute, une sorte de choc en retour : l'épopée, après avoir produit Thisloire, reprenait à son tour une nouvelle vie (un peu artiGcielle) sous l'influence de la littérature historique. Panyasis est appelé aussi, par Suidas, tératoscope : était- il investi de quelque sacerdoce héréditaire, ou faut-il voir là le souvenir obscur de quelque poème sur les prodi- ges (îTgpl TspaTwv), attribué plus ou moins justement à Panyasis? En tout cas, le goût des prodiges s'accorde bien avec le métier de poète épique. Il n'est pas sans inté- rêt de noter ces traits de la famille d'Hérodote : ce qu'on en sait ou ce qu'on en devine esten harmonie avec la phy- sionomie de Thistoricn. Il grandit dans la curiosité des antiques histoires, dans la lecture des poètes et le res- pect de la religion. Il dut lire de bonne heure les vieil- les épopées et les logographes. On s'explique qu'il aime à citer les poètes, Homère, Hésiode, Archiloque, Solon, Sappho, Aicée, Anacréon, Simonide de Céos, Pindare, Phrynichos, Eschyle, etc., sans compter les chresmolo- gués et les mystiques, Olen, Musée, Bakis, etc. Il fut initié à plusieurs cultes mystiques ^ Les dieux populaires lui inspirent d'ailleurs un grand respect. Comme Pindare et Eschyle, il prête à la religion traditionnelle Télévation de sa propre pensée; en même temps, il fait volontiers honneur à la doctrine des mystères de ce qu'il sont en lui-même de plus haut et de plus pur.

Ses relations de famille l'engagèrent aussi dans les luttes politiques. Halicarnasse était gouvernée par une dy- nastie d'origine non hellénique, peut-être cimmérienne -.

��i. A Samotliraco, et peut-être à Sais, en Egypte ; cf. II, 51 et 171.

2. Telle est du moins l'opinion habilement soutenue par M. Th. Reinach dans son article prt^côdemment cité sur l'Inscription de Lyg- d amis m

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