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ÉCRIVAINS CHRÉTIENS SECONDAIRES

l’ébauche d’une grande œuvre. Et s’il en est ainsi, c’est que le christianisme, en ce temps, n’était pas encore assez hellénisé. Déjà, il avait emprunté beaucoup à la Grèce ; mais le temps n’était pas encore venu, où, sûr de lui, il allait lui demander, non seulement sa philosophie, son érudition, ses méthodes de recherche, sa dialectique, mais aussi le moyen de faire valoir tout cela, c’est-à-dire son éloquence.

X

Après Origène, et jusqu’à la fin du iiie siècle, nous ne trouvons plus, dans la littérature chrétienne, que des écrivains secondaires. Ce serait sortir du cadre de cet ouvrage que de les étudier en détail. Essayons seulement, en groupant les principaux d’entre eux, de caractériser en quelques mots les tendances qu’ils manifestent.

Notons d’abord la persistance de l’école, dite catéchétique, d’Alexandrie, héritière directe d’Origène et, par lui, de Clément et de Pantænos. Elle se continue par Héraclas, par Denys le Grand, par Pierios, Theognostos, Sérapion, et Pierre qui meurt martyr en 311. Presque tous les écrits de ces docteurs sont perdus. Les plus importants fragments proviennent des œuvres du second d’entre eux, Denys le Grand, qui fut le chef de l’école de 248 à 265 ; et ceux-là même intéressent plus l’histoire du dogme et de la discipline ecclésiastique que celle de la littérature[1]. D’une manière générale, cette école d’Alexandrie reste fidèle à l’esprit d’Origène, très attachée au sens symbolique et très pénétrée d’hellénisme, bien qu’un certain nombre de ses maîtres rejet-

  1. Ils ont été conserves par Eusèbe, dans son Hist. ecclésiastique.