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le point de se former ; 3° que les bourgeons soient de bonne nature et ne soient recouverts d’aucune, fausse membrane, ou que celle-ci puisse être facilement enlevée ; 4° enfin que la plaie n’ait pas été dans les jours précédents en contact avec certains topiques qui modifient sa surface d’une façon particulière. »

Toutes ces conditions sont nécessaires, mais heureusement elles ne sont pas indispensables, car sans cela la pratique des greffes serait singulièrement restreinte. Elles ne sont en effet réunies que dans les plaies tendant naturellement vers la cicatrisation, et il est parfaitement avéré qu’on a obtenu des succès dans les plaies atoniques, où la cicatrisation était languissante.

Quelques auteurs ont voulu essayer de greffer sur une surface saignante ; on n’a eu que des insuccès. C’est surtout M. Mason qui a été l’instigateur de cette pratique.

Si on fait des greffes sur une surface qui commence à bourgeonner, c’est-à-dire sur une plaie où la cicatrisation marginale n’a pas encore commencé, deux cas peuvent se produire : ou bien la greffe disparaît par desquamation, ou bien elle prend racine. Dans ce dernier cas, elle reste stationnaire, elle attend, pour ainsi dire, que le moment de la cicatrisation soit venu ; alors elle semble se réveiller, et, sur une plaie qu’on croyait absente de toute greffe, on voit se développer des ilôts cicatriciels, dus aux lambeaux greffés primitivement.

Sur une plaie de mauvaise nature, à fond spécifique, recouverte par des bourgeons mollasses, fongueux, il